Le 1er janvier 2021, USIN ouvrait ses portes à ses premiers locataires, avec l’ambition d’expérimenter une nouvelle façon d’organiser les moyens de production. Aujourd’hui ? Tout a pris de l’ampleur : sur pas moins de 10,5 hectares, le site a plus que doublé le nombre d’entreprises accueillies et porté la surface totale de ses bâtiments à 40 000 m2. Hugues Girod, directeur de l’exploitation, revient pour nous sur les réussites et l’avenir de ce modèle industriel.
Après quatre années d’exploitation, quel constat posez-vous sur le modèle d’USIN ?
Hugues Girod La première chose à dire, c’est qu’il fonctionne ! La preuve la plus évidente étant, pour moi, qu’il n’a été pas été mis à mal par l’augmentation importante du nombre de locataires — qui sont aujourd’hui au nombre de 18, suite à la construction des bâtiments neufs. Nous avons développé un site multi-locataires et opter pour une exploitation en macro-lots, tout s’est révélé judicieux. USIN réussit à proposer un site d’implantation industrielle innovant, flexible et évolutif qui répond aux besoins des entreprises. Nous n’avons pas été confrontés à des difficultés qui nous auraient demandé de repenser en profondeur notre organisation. De ce fait, à la place, nous avons pu nous concentrer sur l’enrichissement des services et l’amélioration continue et du confort d’usage.
Vis-à-vis des nouveaux arrivants, comment s’est traduit l’accompagnement d’USIN pour faciliter leur implantation ?
H.G. C’est effectivement un sujet à part entière, car comme je le disais, l’ouverture des bâtiments neufs a accéléré les projets d’implantation sur le site : nous avons dû gérer en parallèle l’arrivée de presque dix nouveaux locataires industriels. Un vrai challenge, car il n’était pas question de baisser nos exigences en matière d’accompagnement.
Il faut se rendre compte que l’on doit passer d’un local vide à un local aménagé sur mesure, selon les spécificités de chaque entreprise. Nous accordons donc beaucoup de temps à l’étude des dossiers de travaux, afin d’identifier la meilleure implantation. Mais in fine, cela permet de faciliter les délais d’instruction pour que les locataires puissent démarrer leur activité à la date prévue, dans des temps très courts. Nous bénéficions d’ailleurs du label « site industriel clé en main ».
Ce besoin d’accompagnement était d’autant plus important pour certaines entreprises, soumises à la réglementation ICPE. De notre côté, nous avions fait le choix lors de la conception des bâtiments neufs d’intégrer des lots préfigurés ICPE — un niveau de complexité supplémentaire pour nous en amont, mais qui a permis de répondre à des besoins très spécifiques et, là encore, de faire gagner du temps à nos locataires. C’est, à ma connaissance, un niveau de prestation assez unique que dispense USIN.
Quelles sont les évolutions qui ont été apportées à l’exploitation quotidienne du site ?
H.G. Enrichir les services proposés aux salariés a été un axe important pour nous. En matière de mobilité électrique par exemple, avec la mise en place de bornes de recharge ou des vélos en libre-service. Le développement des animations sur site, également.
Fluidifier les usages a aussi été un fil rouge majeur. Je prends l’exemple de La Ruche Industrielle, un de nos locataires qui héberge beaucoup d’événements à l’année dans ses locaux : notre gestion initiale des flux de visiteurs a montré ses limites, passés un certain seuil ils se chevauchaient sur ceux de l’activité quotidienne. USIN ayant l’ambition d’être un lieu de promotion et de découverte de l’industrie, ouvert au public, il fallait y remédier en proposant des circuits distincts pour la logistique et l’accueil des personnes.
C’est ce qui nous a motivés, notamment, à mettre en place un accès logistique dédié, avec la création d’un SAS poids lourds sur le boulevard Joliot Curie. Le projet d’aménagement n’était pas si évident, car cela impliquait des modifications du boulevard, avec un nouveau tourne-à-gauche et des feux de signalisation… Mais nous savions que c’était nécessaire pour garantir la bonne marche du site. Les flux logistiques étant maintenant concentrés sur le boulevard Joliot Curie, cela permet de dédier l’entrée sur le boulevard Marcel Sembat à la réception des visiteurs, mais aussi des prestataires, etc. Ce travail pour scinder et spécifier les flux s’est révélé gagnant, puisque nous pouvons maintenant accueillir sans difficulté à USIN des temps forts qui rassemblent jusqu’à 200 personnes à La Ruche !
Cela s’accompagne d’une réflexion sur ce qu’on pourrait appeler « l’expérience utilisateur », à la fois pour les salariés et les visiteurs. La signalétique a par exemple été complètement repensée, pour faciliter l’orientation au sein du site. Nous savons d’ores et déjà que c’est un travail que nous allons poursuivre, avec l’installation d’équipements complémentaires, l’évolution des accès, etc.
Le succès du modèle d’exploitation se traduit-il aussi par les relations avec les locataires ?
H.G. C’est évidemment un facteur clé pour mesurer la réussite du projet. Il ne suffit pas de donner envie aux entreprises de s’installer, mais aussi de rester… Mon ressenti, après plusieurs années d’exploitation, c’est qu’il y a un vrai lien de confiance qui s’est créé avec nos locataires. En communiquant, en apportant des réponses à leurs besoins au fil des années, on crée et on entretient cette proximité. Contrairement, peut-être, à d’autres sites ou à d’autres propriétaires, nous sommes présents sur place ! Cela a un impact certain sur la qualité de nos échanges, notre réactivité et notre compréhension de leurs besoins.
Nous sommes aussi sensibles à la perception des riverains. Depuis le départ, nous avons engagé une démarche de médiation active avec les habitants, et elle est essentielle à nos yeux. Notre ambition d’incarner le renouveau industriel en milieu urbain passe nécessairement par notre capacité à garantir la qualité de vie de ceux qui vivent à proximité d’USIN. C’est donc une grande fierté pour l’équipe d’entendre, lors des visites des conseils de quartier, que les habitants sont contents des aménagements effectués.
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