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Un nouvel espace d'accueil
pour USIN... et tellement plus !

Point d’entrée et de rencontre sur USIN, le bâtiment 107 est entièrement ré-agencé cet été afin de se métamorphoser en vitrine des ambitions du site. Aux commandes de ce chantier, en co-conception des études : Joachim Bakary de l’agence Demain Architecture-Paysage et Bénédicte Papilloud, designer graphique et d’espace déjà à l’origine de l’identité graphique du site USIN. Quant au mobilier, sa réalisation a été confiée à la SCOP Merci René, spécialisée dans les aménagements d’espaces durables pour les professionnels, et représenté ici par Théo Synakowski, responsable de l’agence lyonnaise.

Quel mot d’ordre a été donné pour le réaménagement du 107 ?

Bénédicte Papilloud : Il ne s’agit pas de n’importe quel lieu d’accueil. C’est celui d’USIN, projet majeur, porté par le groupe SERL, la banque des territoires, la Caisse d’Epargne Rhône Alpes, avec le soutien de la Métropole de Lyon et de la ville de Vénissieux, dans le développement d’une industrie nouvelle à l’échelle de la métropole et localisée en ville. La réussite du renouveau du 107 tient à la rencontre entre, d’un côté, ce contexte politique et géographique et de l’autre, un héritage fort et emblématique du lieu, qui rayonna dans le paysage industriel lyonnais de la seconde moitié du 20e siècle.

Joachim Bakary, Agence Demain : Comme pour l’ensemble des travaux de rénovation du site, le mot d’ordre est « faire avec ». Un souci de frugalité qui n’est pas incompatible avec de vraies ambitions en termes d’innovations spatiales et d’usages. Bien au contraire ! Lieu d’accueil, d’échanges, de travail, de convivialité… Toutes ces fonctions doivent s’imbriquer avec ingéniosité, dans un souci de conception durable. L’innovation est donc au cœur de ce challenge !

Que devra exprimer le 107 ?

J.B. : En tant que vitrine, le 107 doit être le reflet des différents aménagements menés sur le site. En tant que maison du projet, accueillant des visiteurs et exposant les projets liés à la commercialisation des lots, le 107 doit répondre à une fonction d’usage ouvert sur l’extérieur. Enfin, en tant qu’espaces de bureaux, le 107 doit montrer sa dextérité à proposer des volumes privatisés modulables, source de confort.

B.P. : Par ailleurs, le travail de signalétique sur la façade extérieure du bâtiment, côté rue, doit exprimer la fonction totem de l’industrie en ville que représente USIN. Cette signalétique a été pensée également comme un fil conducteur pour accompagner le parcours utilisateur. Matérialisé par une ligne graphique qui se dilate et se resserre dans l’espace, ce fil permettra d’orienter le parcours utilisateurs, d’identifier l’entrée principale et d’accompagner la communication du projet.

Quelle circulation et quelle atmosphère pour le nouveau 107 ?

B.P. : L’une des exigences du cahier des charges était de concevoir un agencement en adéquation avec l’identité visuelle de la marque USIN, composée d’éléments graphiques forts – comme le carré et les grandes diagonales – liés au patrimoine industriel reçu en héritage. Tout l’enjeu a été de les transposer spatialement, avec une volumétrie, des fonctionnements, des sensations, une matérialité, etc. Cela se traduit par un choix de matériaux bruts, naturels et durables, de façon à avoir une recherche d’authenticité, et par la création d’une ligne graphique verte définissant un rythme visuel et spatial.

C’est aussi l’occasion de révéler l’existant :  le « déjà-là » qui répond au « faire avec ». En ouvrant des perspectives, laissant apparaître les éléments techniques du lieu, le 107 fait écho à la générosité des grands volumes largement présents dans les halles industrielles du site.

J.B. : Le 107 était tellement cloisonné qu’il en cachait son trésor : un patio central source d’une lumière zénitale et d’un espace de verdure, jusque-là inexploité. L’idée est de reconnecter le patio à l’ensemble des espaces du 107 qui, pour mieux jongler avec les usages, seront dotés de cloisons modulables, coulissantes et d’un mobilier adapté. Condition sine qua non pour recréer de l’intimité dans un espace largement ouvert. A cela vont s’ajouter des revêtements absorbants, pour l’acoustique, installées dans les cloisons ou suspendues dans le volume ouvert, en surplomb des espaces de bureaux.

Quel challenge représente pour vous ce projet ?

B.P. : Pour moi, c’est une continuité de mon engagement qui a débuté avec l’identité graphique d’USIN. Aujourd’hui, je vois la création de l’entrée totem du site comme l’occasion de participer plus en profondeur à la communication du site USIN. C’est aussi un challenge propice à la création, grâce à la possibilité de concevoir de nouveaux usages dans un site existant.

J.B. : Pour moi, c’est avant tout un projet innovant. Comme le cahier des charges est assez contraignant, cela nous pousse à imaginer des procédés audacieux. On aime ce genre de challenge.

C’est aussi un projet qui se veut exemplaire : la transformation plutôt que la création, le rapport à la matérialité et une nouvelle façon de penser l’espace de bureau. Nous proposons ainsi des matériaux bio-sourcés afin d’apporter une certaine qualité à des espaces qui, à l’origine, n’ont pas été pensés pour accueillir ce type d’usage.

Le 107 va être aménagé avec du mobilier durable, de quoi s’agit-il ?

Théo Synakowski, Merci René : Le « faire avec » du cahier des charges s’applique aussi au mobilier. A partir du plan de masse et des indications d’usages sur le mobilier attendu, fourni par Joachim et Bénédicte, Merci René commence par sourcer des fournisseurs au niveau local, afin d’optimiser l’impact social et environnemental du mobilier. Ensuite, il s’agit de trouver le juste équilibre entre du mobilier en réemploi et du mobilier surcyclé.

Quelle est la différence entre du « réemploi » et du « surcyclé » ?

T.S. : Le mobilier en réemploi, ou de seconde main, est réutilisé tel que, sans changement d’usage. En revanche, du mobilier surcyclé connait non seulement une transformation valorisante mais celle-ci change la fonction initiale. L’exemple type est celui de la palette transformée en fauteuil. Dans les deux cas, le design et l’originalité sont des marqueurs forts, nos fournisseurs sont capables de réaliser du mobilier dans des styles très variés et toujours confortables.

Du mobilier durable local, c’est facile à trouver ?

T.S. : En fait, toute la difficulté dans une économie circulaire, par rapport à l’économie linéaire, c’est que l’offre est éparpillée en une multitude d’acteurs de tailles modestes qui développent du mobilier durable et écoresponsable, comme les recycleries, les ressourceries ou encore des ateliers pour le surcyclage. Quant à la demande, elle existe belle et bien : il s’agit d’entreprises sensibles à l’impact de leur activité et qui souhaitent avoir une démarche vertueuse au niveau de leurs aménagements. Merci René réalise l’interface entre l’offre et la demande au niveau local. Nous travaillons aussi avec des acteurs plus traditionnels, comme les brokers. Car il y a toujours une part de bon sens : en termes d’impact environnemental, c’est mieux d’aller récupérer du mobilier chez un broker qui ne fait pas partie de l’ESS mais qui se trouve à proximité du lieu de mise en œuvre du projet, plutôt que d’aller dans une ressourcerie située à 120 km de là.

Que proposez-vous pour l’aménagement du 107 ?

T.S. : Pour ce projet, les plans du mobilier ont été conçus par l’architecte. Notre job est de trouver le moyen de réaliser ce mobilier avec du réemploi ou du surcyclage, dans une démarche circulaire. Nous sommes en mode assistance à maîtrise d’ouvrage et conduite de projet en sollicitant nos différents partenaires et en veillant à ce que le travail soit réalisé de manière qualitative, dans le respect du budget et du temps imparti. Pour l’espace d’accueil, on va faire fabriquer des estrades modulables qui ont été dessinés par nos partenaires locaux en surcyclage. Certains éléments de bureaux seront aussi fabriqués en surcyclage. Pour les sièges, ce sera plutôt du réemploi. On intervient aussi sur le patio avec du mobilier extérieur qui correspond à la fois à nos exigences sociales et environnementales et à la demande esthétique de Joachim et de Bénédicte.

Que représente ce projet pour Merci René ?

T.S. : A l’origine, Merci René est une SCOP toulousaine créée en 2018. L’aménagement du 107 est le premier chantier de la toute nouvelle agence lyonnaise. Nous sommes très fiers d’y participer car USIN présente un positionnement qui fait écho à nos valeurs. Que ce site nous accorde sa confiance tout en étant très exigeant en termes d’impact sociétal et environnemental, c’est très valorisant.

 

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