Comment imaginer un nouveau modèle d’activité productive – intégré à son écosystème urbain et ouvert sur la ville – sans action forte en faveur des mobilités actives ? Pour USIN et ses locataires, cela relève de l’évidence : s’engager pour une mobilité plus durable répond autant à leurs enjeux de développement qu’à une ambition assumée de contribuer à la transformation de la société et du territoire. En témoignent les initiatives menées sur le site en faveur du vélo pour en faire un réflexe chez les usagers !
Capitaliser sur un environnement privilégié
Ligne D du métro à 10 minutes à pied et ligne T4 du tramway à moins de 5 minutes, pôle multimodal de Vénissieux (incluant la gare SNCF) accessible en 2 arrêts de tram… USIN aurait difficilement pu compter sur un environnement aussi propice en matière d’accessibilité ! Il faut dire que ce réseau dense de transports en commun, qui constitue l’une des forces du parc industriel de Lyon Parilly Factories, a été un atout de premier plan pour penser le projet USIN et en faire ce qu’il est aujourd’hui – un lieu de production accessible à tous pour attirer les compétences, y faire venir ses clients et accueillir ses partenaires.
Mais les transports en commun ne constituent pas les seules infrastructures d’intérêt : des pistes cyclables desservent le site jusqu’à ses portes, permettant un accès simple depuis Vénissieux, Lyon et les communes limitrophes. « Tout serait plus compliqué si les aménagements cyclables n’existaient pas au préalable, c’est une chance que les acteurs publics locaux soient investis sur le sujet. Pour autant, il ne suffit pas de dire qu’il y a une piste cyclable pour que les usagers décident de passer le cap », relève Élise Varenne, cheffe de projet à USIN. « Il faut qu’on se mobilise aussi, à notre échelle, pour faciliter les déplacements domicile-travail réalisés en vélo. »
Promouvoir le vélo auprès des salariés
Équipements : créer les bonnes conditions à la pratique du vélo au sein d’USIN
Toutes les études réalisées sur le sujet le soulignent : après le manque de pistes cyclables sécurisées, l’absence de stationnements sûrs et abrités constitue le deuxième frein le plus important à l’usage du vélo dans les trajets quotidiens*.
Pas étonnant donc que dès 2021, un local vélo couvert et sécurisé ait été aménagé à l’entrée d’USIN. Plus qu’une solution de stationnement, celui-ci met à disposition des salariés les outils de base pour entretenir leur véhicule (pompe à vélo, station d’auto-réparation). Objectif ? Simplifier au maximum la pratique des salariés.
« Le local vélo a tout de suite été un succès, il s’est rempli en un clin d’œil. Ça nous a confirmé qu’il y avait une attente et donné envie d’aller plus loin… », raconte Élise Varenne. Preuve en est : d’ici fin 2023, USIN se dotera d’une flotte de vélos électriques en libre-service, à destination des locataires implantés sur le site.
Challenge Mobilité : se mettre en selle avec le CSE de Symbio
Yoann Bert et Olivier Pichat sont tous les deux membres du CSE de Symbio – industriel spécialiste de la mobilité hydrogène et l’un des premiers locataires d’USIN. Dès leur arrivée sur le site, ils ont souhaité mener une opération concrète en faveur du vélo, qui s’est traduite par l’organisation de 3 éditions du Challenge Mobilité depuis 2021, en partenariat avec USIN.
Piloté chaque année par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’événement vise à promouvoir au sein des entreprises les alternatives à la voiture individuelle pour les trajets domicile-travail. « À USIN, nous avons choisi de nous concentrer sur le vélo car le site s’y prête bien », expliquent-ils. « La dimension événementielle est intéressante, cela permet de créer un temps fort et de capter l’attention des salariés grâce aux animations réalisées pendant la journée. »
Atelier d’auto-réparation, présentation d’itinéraires pour venir à USIN en vélo, sensibilisation aux bonnes pratiques chez les cyclistes : les différents Challenges Mobilité pensés par le CSE de Symbio et USIN privilégient une approche pratique pour lever les freins les plus fréquents aux déplacements en vélo, encourager les salariés à sauter le pas, au moins le temps d’une journée… et pourquoi pas renouveler l’expérience, jusqu’à en faire une activité régulière !
Prime vélo : un dispositif incitatif chez Les Alchimistes
« La sensibilisation aux enjeux du dérèglement climatique, c’est évidemment important pour comprendre l’intérêt de modifier ses habitudes de transport », approuve Vincent Dujardin, co-fondateur des Alchimistes. « Mais on ne peut pas se contenter de pédagogie. Il faut des dispositifs incitatifs, réellement incitatifs, et je suis convaincu que cela passe par le volet économique. »
À USIN, les salariés des Alchimistes bénéficient ainsi d’une prime vélo mensuelle : 20 € sont ajoutés sur leur fiche de paie s’ils réalisent tout ou partie de leurs déplacements domicile-travail en vélo. « Les trajets qui ne sont pas réalisés en voiture permettent déjà à eux seuls de réaliser des économies significatives, mais nous voulons que cela se répercute aussi par une gratification sur la fiche de paie. C’est la même logique que quand on rembourse la moitié de l’abonnement aux transports en commun. »
Une démarche qui porte ses fruits, puisque le vélo est aujourd’hui le mode de transport majoritaire parmi les collaborateurs. « C’est un beau succès pour nous », abonde Vincent Dujardin. « Tous nos collaborateurs qui habitent dans un périmètre de quelques kilomètres autour du site viennent aujourd’hui soit en vélo, soit en transport en commun. Ça montre bien qu’en tant qu’entreprise, en tant qu’employeur, nous avons un rôle à jour dans l’évolution des pratiques… »
Mobilités actives : une opportunité pour tous
Des employeurs qui veulent contribuer à la transition écologique et renforcer leur attractivité
« Nous savons parfaitement que les entreprises ont un rôle de premier plan à jouer dans la transition écologique », poursuit Vincent Dujardin. « Les Alchimistes, à travers la collecte et le compostage des déchets, me permet déjà de m’investir sur le sujet. Mais j’ai voulu démontrer que quel que soit notre secteur d’activité, il y a des actions simples à mettre en place. Chaque geste compte : on peut commencer petit, on peut y aller étape par étape, l’essentiel c’est de passer à l’action ! » Une vision partagée par Olivier Pichat : « En tant qu’entreprise, et peut-être plus encore en tant qu’industriel, ça me paraît essentiel de porter cette démarche de transition. Et il n’y a pas que les équipes de direction qui peuvent l’initier : avec le CSE de Symbio, ce sont des salariés qui font entendre leur voix pour mener une démarche collective. »
L’engagement en faveur du vélo ? Les industriels sont encore peu nombreux à se mobiliser sur cette thématique, beaucoup de sites de production ayant été implantés en périphérie des villes ou dans des zones d’activité, accessibles difficilement sans voiture. « Le réseau de transports en commun et cyclable qui est accessible à USIN est assez exceptionnel, et c’est pour ça que nous voulons le promouvoir », insiste Yoann Bert, engagé lui aussi au sein du CSE de Symbio. « Ce n’est pas anodin, y compris dans les phases de recrutement. Les jeunes diplômés, qui de plus en plus souvent ne sont pas véhiculés, sont rassurés de savoir qu’ils pourront venir travailler en métro ou à vélo. Ça donne une autre image des sites industriels. »
Le vélo fait valoir ses avantages auprès des salariés, y compris face aux transports en commun
Ségolène Bregeon et Antoine Font, employés chez Les Alchimistes, ont chacun un parcours et des motivations assez différentes vis-à-vis du vélo. Pour autant, tous les deux saluent la possibilité de se rendre sur leur lieu de travail en suivant les pistes cyclables.
Pour la première, le passage au vélo a relevé d’une opportunité. « En arrivant de Paris, où je faisais des trajets très longs en transport en commun, j’avais envie d’autre chose », raconte Ségolène. « Je me suis renseignée et j’ai appris que la Métropole de Lyon permettait de louer un vélo électrique sur une période de 6 mois, à un tarif intéressant. Je me suis dit que c’était l’occasion de tester ! » Pour Antoine, à l’inverse, se déplacer à vélo était déjà une habitude bien ancrée : « Dans ma vie personnelle, j’ai pris le pli de faire un maximum de trajets à vélo, par conviction écologique. Quand j’ai commencé à travailler sur le site d’USIN, j’étais donc content de constater que j’allais pouvoir y aller facilement à vélo. En plus, le local qui a été installé est rassurant et super pratique. »
Y trouvent-ils leur compte ? « Je mets autant de temps à vélo qu’en transport en commun, à peu près 45 minutes », conclut Ségolène. « Sauf qu’à vélo, je ne suis pas contrainte par les horaires. En plus, ça me fait une occasion en or de faire du sport. » Un constat que partage son collègue Antoine : « Niveau qualité de vie, c’est un vrai avantage de pouvoir aller travailler à vélo. Ça m’évite le stress des transports en commun et me permet de faire de l’activité physique tous les jours. »
Avec « Les Voies Lyonnaises », la Métropole de Lyon poursuit le développement du réseau de pistes cyclables sur le territoire. Plus larges, plus équipées, mieux sécurisées : d’ici 2026, ce seront au total 250 km de lignes dédiées aux déplacements à vélo. « Cela nous conforte dans notre engagement pour les modes actifs, nous avons à cœur de soutenir l’évolution de notre cadre de vie », conclut Élise Varenne. « Être un site industriel d’avenir, cela passe aussi par-là ! »
* Source : Fédération française des usagers à bicyclette.
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