Le futur pôle LYVE, en construction à USIN, accueillera dès 2026 une nouvelle génération d’entrepreneurs. Conçu comme un lieu de travail et de vie, ce bâtiment hybride mêle ateliers et bureaux dans une architecture durable, pensée en résonance avec l’identité du site. Rencontre avec Aurélie Dargnat, architecte à la Métropole de Lyon, en charge du projet.
Crédit : Métropole de Lyon
Pouvez-vous nous présenter, en quelques mots, le bâtiment qui va accueillir le futur pôle LYVE à USIN ?
Il s’agit d’un programme mixte, qui comprendra 9 ateliers de 50 à 100 m² et 19 espaces de bureaux. L’ensemble représente environ 1 700 m² de surface de plancher, et viendra compléter le réseau LYVE, qui compte déjà trois autres pôles d’entrepreneurs à Neuville-sur-Saône, Lyon et Givors. Celui d’USIN viendra enrichir cette offre, qui vise à accueillir et accompagner les jeunes entreprises à fort potentiel.
Nous avons souhaité un bâtiment sobre, durable et parfaitement intégré au site USIN, qui est déjà très structuré architecturalement. Le choix d’une ossature bois, associé à une isolation en paille, permet de réduire fortement l’empreinte carbone du projet tout en garantissant un excellent confort thermique, notamment en période estivale. Le toit accueillera également une centrale photovoltaïque d’environ 260 m², dans une logique d’autoconsommation collective — comme les bâtiments neufs d’USIN — avec les autres équipements de la Métropole de Lyon.
Quels sont les grands partis pris qui ont guidé votre approche architecturale ? Comment le bâtiment s’insère-t-il dans le site USIN ?
USIN est un lieu avec une identité architecturale marquée, grâce aux bâtiments hérités des années 30-40. Nous avons donc voulu proposer une continuité, notamment avec les toitures shed. Celles-ci font partie de l’ADN visuel d’USIN, au point de figurer dans le logo du site, et sont un marqueur fort de son architecture industrielle. Nous les avons donc naturellement réintégrées pour la partie ateliers.
Pour les bureaux, nous reprenons aussi certains codes des bâtiments du site, avec une trame verticale forte sur rue pour une insertion harmonieuse avec les constructions existantes… et futures. En effet, le pôle LYVE va s’insérer dans la frange bâtie sur rue, devenant ainsi l’une des vitrines d’USIN. Par son emplacement, il formera de fait une liaison à la croisée de l’espace public et de l’entrée du site.
Nous avons aussi prévu une haie paysagère pour s’aligner avec les espaces végétalisés développés à USIN. Et, dans un esprit de mutualisation, les accès véhicules et stationnements vélo sont partagés avec les autres usagers du site.
Comment avez-vous pensé les espaces pour répondre aux besoins très variés des entrepreneurs ?
Le défi, c’est qu’on ne sait pas précisément quels seront les usages à l’avance ! Les besoins varient énormément d’une entreprise à l’autre. On retrouve dans les autres pôles LYVE aussi bien un brasseur qu’un menuisier. Nous avons pour cela conçu des espaces généreux et évolutifs, avec par exemple de grandes hauteurs sous toiture dans les ateliers, permettant la création de mezzanines si besoin.
Chaque atelier dispose de raccordements autonomes en électricité et en eau. L’enveloppe bâtie est également pré-équipée pour faciliter les aménagements futurs, sans nécessiter d’intervention lourde. C’est une manière de garantir la durabilité et la flexibilité du lieu.
LYVE, c’est aussi une communauté d’entrepreneurs, et l’architecture du bâtiment doit pouvoir favoriser les échanges. Nous avons donc imaginé un grand hall double hauteur décloisonné, avec des espaces de convivialité, des zones de travail libres, et des salles de réunion connectées visuellement. Les ateliers seront aussi accessibles depuis ce hall. C’est un espace pensé comme un lieu de vie partagé, qui incarne la mission même du pôle LYVE.
Intervenir à proximité immédiate d’un site industriel comme USIN, cela pose des contraintes ?
La seule réelle difficulté a été liée à la présence de la ligne haute tension, qui a nécessité une attention particulière pour le levage des éléments de gros œuvre et de charpente. Pour le reste, la présence d’USIN a plutôt été un facilitateur, car nous bénéficions de toutes les infrastructures existantes : gestion des eaux pluviales, réseaux techniques… Cela a très concrètement simplifié la réalisation du projet.
À quel horizon les entreprises pourront-elles s’installer dans le nouveau bâtiment ?
Le gros œuvre touche à sa fin, la charpente bois est en cours de montage. On verra le volume final du bâtiment sortir de terre d’ici l’été 2025, pour une livraison prévue au premier trimestre 2026. Le chantier aura duré environ 18 mois.
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