Recyclage des textiles complexes : 3 innovations majeures
L’essor des produits estampillés « PET recyclé », notamment dans les emballages alimentaires, pourrait laisser penser que le recyclage du polyester ne représente plus un défi en soi. Et pourtant : alors que la moitié du polyester consommé dans le monde sert à la production textile, les déchets issus de la filière sont en grande majorité destinés à l’incinération ou à l’enfouissement… Faute de solution adaptée.
« Aujourd’hui, la plupart des textiles sur le marché sont multifibres, fréquemment à base de polyester, explique Raouf Medimagh, directeur général et co-fondateur de Recyc’Elit. Les recycler implique d’être en capacité d’isoler très finement les différentes matières présentes, ce qui pose de grandes difficultés avec les procédés mécaniques existants. » La première innovation de la start-up est donc d’avoir développé une technologie de recyclage moléculaire sélective et basse énergie, à même de séparer le polyester contenu dans les textiles. Celui-ci pourra ensuite être transformé sous forme de granulés, avec des propriétés identiques à du PET vierge.
Autre plus-value apportée par Recyc’Elit : la valorisation des co-matériaux. « Notre procédé permet de séparer le polyester des autres matériaux fibreux, sans les endommager. À l’issue du traitement, nous pouvons donc aussi récupérer de l’élasthanne, du nylon, du coton… là aussi, avec un haut degré de pureté potentiellement compatible avec le réemploi. » À la clé, ce sont autant de boucles écocirculaires rendues possibles, et qui ouvrent la voie à toute une nouvelle filière de recyclage.
Mais la démarche vertueuse de Recyc’Elit va au-delà : le développement d’une solution bas carbone s’inscrit également au cœur de la démarche de la start-up. « Nous avons porté une attention particulière à la consommation en eau, précise Raouf Medimagh. De fait, notre technologie fonctionne à pression atmosphérique et à températion modérée, et ne nécessite pas d’eau. Les dernières périodes de sécheresse ont accéléré les prises de conscience chez les industriels et c’est devenu, en l’espace de quelques années, un argument de poids. »