Site totem de l’industrie en ville au sein de la métropole lyonnaise, USIN se veut un lieu à la fois de production et de co-production entre industriels et partenaires de l’industrie. Avec ses locataires, il partage ainsi l’ambition de prendre part au renouveau industriel : un renouveau qui se traduit par le recours aux nouvelles technologies – IA, data, appareils connectés ou cloud – mais aussi et surtout par la transformation humaine et organisationnelle des process industriels. Exemple concret avec le cas de la maintenance prédictive et les témoignages de 2 de ses locataires, Fives CortX et La Ruche Industrielle.
De l’optimisation de la performance… à la revalorisation du rôle de l’humain
Profiter des nouvelles possibilités en matière de collecte et de traitement de données pour optimiser les opérations de maintenance, voire anticiper les pannes grâce à l’intelligence artificielle : c’est la promesse de la maintenance prédictive, dont Fives CortX a fait l’une de ses spécialités – depuis ses locaux implantés à USIN. Un levier de performance, de productivité, d’économies et de qualité qui suscite de plus en plus l’intérêt des entreprises industrielles, face à des parcs machines toujours plus complexes.
Mais pour David Zak, président de Fives CortX, l’intérêt de la maintenance prédictive va au-delà : « Comme tout ce qui touche à l’industrie 4.0 de manière générale, ce qui me semble essentiel est qu’il s’agit de projets de transformation. Il y a beaucoup de fantasmes autour de la machine qui deviendrait 100 % autonome et rendrait la présence humaine accessoire. Pourtant, c’est tout le contraire. L’homme est plus que jamais au cœur de la démarche. »
Dans le cas de la maintenance prédictive, l’acquisition et la qualification des données tirées des machines et des lignes de production sont en effet mises au service du pilotage industriel. « Nos solutions sont là pour aider les hommes de terrain, faciliter leur prise de décision et leur permettre de se concentrer sur les tâches où ils ont le plus de valeur ajoutée », développe David Zak. Le savoir-faire des équipes de maintenance reste donc indispensable, et garantit que les technologies déployées auront un impact maximal.
À la clef, c’est l’émergence d’une nouvelle relation Homme-Machines qui se joue. La transformation, cependant, va plus loin encore car elle questionne également les rapports clients-fournisseurs : « particulièrement quand on parle de maintenance prédictive, la solution prête à l’emploi – qu’il faut juste livrer, brancher et mettre en marche – ça n’existe pas. Il y a un besoin de partage, de collaboration, qui est beaucoup plus important pour que les solutions mises en place soient véritablement adaptées aux besoins et aux réalités du terrain. »
L’intelligence collective comme process d’innovation : une démarche nouvelle pour l’industrie
Mais alors, quel modèle proposer pour permettre aux industriels d’intégrer les nouvelles technologies nécessaires à leur compétitivité ? Au sein d’USIN, un autre locataire a décidé d’apporter une réponse innovante à cette question. « Les systèmes industriels sont aujourd’hui d’une telle complexité qu’il paraît de plus en plus difficile d’imaginer vouloir les maîtriser seul », souligne Bertrand Félix, co-fondateur de La Ruche Industrielle. « Notre conviction, c’est que c’est par le faire-ensemble et la mutualisation de compétences que les entreprises arriveront à relever les transformations apportées par l’industrie 4.0. »
Pour cela, La Ruche Industrielle propose une nouvelle démarche d’exploration qui favorise les collaborations industrielles, à travers des projets technologiques inter-entreprises menés au sein de leurs locaux, à USIN. Objectifs : créer de l’innovation et élaborer des solutions technologiques opérationnelles. En 2020, Fives CortX rejoint ainsi La Ruche Industrielle dans le cadre de 2 grand projets. Pour le premier, « Supervision connectée », il fait notamment profiter à l’ensemble des industriels mobilisés – Aldes, Bosch Rexroth, SNCF et Renault Trucks – de son savoir-faire en matière de data et de sa connaissance des technologies de maintenance.
« C’est une rupture forte dans le milieu industriel, où il y a traditionnellement une culture de la confidentialité très forte », estime Loïc Goure, chef de projets au sein de La Ruche Industrielle. « Les industriels qui nous rejoignent au sein de nos différents projets acceptent de travailler avec nous mais surtout entre eux, en se concentrant sur les problématiques et les besoins qu’ils ont en commun, et qu’ils ont tout intérêt à résoudre collectivement pour progresser plus vite. »
Dans leur finalité comme dans leur appropriation, du process d’innovation au déploiement opérationnel… Les nouvelles technologies impactent directement les outils de production de l’industrie. Mais c’est bien la capacité des entreprises à intégrer les transformations humaines et organisationnelles nécessaires qui devient un critère de succès déterminant. Une vision à laquelle adhère David Zak : « L’industrie 4.0, c’est une révolution industrielle qui ne peut pas aboutir si l’humain n’occupe pas une place prépondérante dans les projets. Cela fait partie des piliers de l’industrie de demain et, de mon point de vue, c’est important qu’on arrive à lui donner vie en France, à travers des modèles collaboratifs et novateurs comme celui de La Ruche Industrielle à USIN. »
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